Masse d'air limousine et front pyrénéen

Le chat a définitivement viré au blanc dès vendredi, sur la route du Tourmalet. Grand bleu, qui n'a pas été sans conséquence sur les coups de soleil...Jeudi, pendant que j'allais voir des vaches, le groupe est allé grimper Hautacam : stratégie payante pour moi, je les ai laissés se fatiguer et atténuer l'écart de forme entre eux et moi...Vendredi consacré aux grosses montées : pendant qu'une partie du groupe prenait les bagnoles pour aller se poster à Gèdre, y mettre les paniers repas et affronter Tourmalet col de Tentes cirque de Troumouse, nous partions à vélo avec Pasqup01 et Steph, notre "derny" (marrant le nombre de mobylettes que je connaisse qui s'appellent Steph ) d'Argelès pour escalader le Tourmalet et voir ensuite si une ou 2 montées supplémentaires se gèreraient, sachant qu'un retour de Gèdre ou Luz se ferait sans payer trop cher. Des barres plein les poches, un peu de liquide et CB pour assurer "l'autonomie".
Tourmalet géré tranquillement, chacun à son rythme, vent de dos jusque Super-Barèges, puis vent de face sur la fin... frisquet au sommet, on ne s'est pas éternisés. Redescente en croisant les collègues ayant déposé les voitures plus haut dans la vallée, en bas on n'attend pas et on embraye avec la montée de Troumouse. C'est une montée très irrégulière, d'abord un faux plat dans la vallée, facile avec un bon vent du nord, puis une montée alternant passages raides et replats, jusqu'à la chapelle de Héas vers 1500m alt. Après c'est d'un trait jusque 1800m, où le parking et une barrière nous donnent l'impression que c'est la fin de la route.



Mais non, on voit bien que des voitures poursuivent le chemin, il faut aller 300m plus haut, il reste 3km et ça commence par redescendre sur 200m... 11% de moyenne pour terminer, sur une route parsemée de randonneurs et de graviers.


A la redescente on remplit les bidons à l'auberge du Maillet, à côté du dernier parking ; et une furieuse envie de café me prend, il est 15h, on s'arrête tous les 3 puisqu'à ce moment-là on n'est plus du tout pressés. Même chose à Gèdre, où le resto nous faisait depuis l'aller saliver d'une pizza et d'une pression, mais à 16h le four à pizza est éteint et on se contente d'une salade et... d'une pression. Pasqup01 et moi reprenons la route d'Argelès, ça fait 130km et 3200m+, bien assez pour nos carcasses ; et Steph y retourne, direction Gavarnie et le col de Tentes, il bouclera 170km et 4600m+...

Samedi, on remet en route, tous ensemble cette fois-ci, direction le col des Bordères, pour accéder au pied du Soulor à Arrens et éviter trop de km dans le Val d'Azun. Belle petite sal*perie dans sa partie finale, les 2 derniers km sont annoncé à 8% mais c'est une moyenne, de 12-13 et de 3-4%... Le Soulor est une vraie plaie pour moi, les jambes ne répondent pas du tout, même pour le peu que je leur demande. Au sommet, je me dis que si un autre est candidat au demi-tour, je le suis... D'autant que l'Aubisque est fermé, donc le retour c'est forcément par Ferrières et le col des Spandelles.



Et puis non, personne, donc descente vers Ferrières et on attaque les Spandelles. Là, bizarrement, un semblant de jambes reviennent, c'est dur mais normal compte-tenu du décor : 10km à 8% sur une route granuleuse, des lacets raides, et des bouts de 13-14% au milieu. Le Pic du Midi depuis les Spandelles :


On boucle une "toute petite" sortie de 67km et presque 2200m+... Certains remettent ça l'après-midi, direction Pont d'Espagne ; et même le dimanche matin, re-Pont d'Espagne... sans nous, Pasqup01 et moi, on a notre dose...
"Petit" week-end pyrénéen avec 2 grosses sorties pour moi, mais ça fait plaisir de revoir les têtes des copains du club, et de découvrir les nouveaux. Le renouvellement des générations s'est fait, maintenant on a basculé dans le club des anciens. Le principal : l'excellente ambiance est toujours de mise, pas de prise de tête et de la patience envers tous ceux qui sont en difficulté.

Stam a tout bien dit,
Mais si je puis compléter avec qqes perspectives / anecdotes…

D’abord, impossible de ne pas raconter que, 10 ans plus tôt, le même club avait fait sensiblement le même périple (même hôtel, programme proche). C’est donc avec un fort sentiment de nostalgie qu’une partie de la troupe a repris ces routes, tandis que les jeunes rêvaient de nos récits… lus avec passion sur VO2 cela va sans dire :

www.vo2cycling.fr/forum/crs-cyclos-balades-cours...rs-dans-les-pyrenees


Bref, on s’était dit rendez-vous dans 10 ans, même jour, même heure, mêmes cols



Jour 1 : Montée d’Hautacam. Une pente toujours aussi irrégulière que dans mon souvenir… à 20 watts mini près sans doute et un pied des plus raisonnable car je laisse partir très tôt la jeunesse en me disant que le menu des jours suivants sera bien assez copieux. Dommage le sommet est bouché et frisquet (je vais d’ailleurs m’y enrhumer et vivre les nuits suivantes en mode mono-narine )
Beaucoup de gravier sur la route, ce qui vaudra une gamelle (heureusement sans trop de conséquences) à l’un des nôtres

Jour 2 : la maturité et l’esprit troubadour faisant, je décide de ne pas me lancer dans le périple improbable (pour moi) d’une triplette de col pour privilégier un duo de plus de 2000 : ce seront le Tourmalet et le Cirque de Troumouse avec Stam et Steph. L’approche (Argelès -> Luz) est d’abord musclée car Stam n’a pas senti que le calibrage de son wattmètre était à refaire

Bien m’en a pris car, après un bon Tourmalet (relativement au niveau que je pense être le mien actuellement) j’ai connu un coup de mou fringaleux dans la seconde ascension. Sans doute ma limite est-elle là. Quelques barres et quelques « auto-claques » me permettront de survivre à cet épisode caliméro (le moral en prend un coup dans ces moments là) et de me relancer même si je sais que je serais alors le dernier en haut.
Heureusement le spectacle du cirque est magnifique. La magie du cyclisme : en haut toutes les souffrances sont oubliées. 👍

On se décide pour un petit café à l’auberge du Maillet sous l’impulsion visionnaire de Stam : quelle bonne idée, quel bon moment ! Là, notre troisième larron - la machine Steph - se voit particulièrement troublé par la présence d’une serveuse manifestement adepte du no-bra. Le voilà désormais débordant d’un supplément d’ardeur (ce dont il n’avait pas besoin vu son coup de pédale) que seule une troisième ascension d’un plus de 2000 (col des tentes) pourra calmer. Je soupçonne même que cela explique pour partie son désir de grimper des jours suivants (il aura le grand prix du plus gros dénivelé). Avec Stam, je vous en laisse l’interprétation ( ), nous rêvions plus de cela :

Suite:



Jour 3 : mon heure de gloire est venue. En effet, il y a donc eu trois grimpettes au menu : Bordères - Soulor et Spandelles. Et, magie de Strava et hasard des segments, sans doute parce que je trainassais au pied de la première montée (ou peut-être une pause pipi de cinquantenaire juste avant le début du segment) puis que j’ai su accompagner les premiers jusqu’à la bascule, me voilà avec le meilleur temps du club sur cette ascension (en tout cas un segment qui la reprend avec le pied). Inutile de vous dire que tout le monde m’aura entendu le lui dire au moins 10 fois. Tout comme je risque d’en parler durant mes 50 prochains posts sur ce fofo

Bon, évidemment, dans Soulor c’était déjà moins ça, et dans Spandelles moins encore… mais ça on est pas obligé de le répéter.

Au sommet de Spandelles, arrive un hélico : les caméras du TdF pour moi ?…. Non, c’est la sécurité civile pour une randonneuse qui a manifestent eu un soucis. Etant couvert de sueur, je suis crépité des particules projeté par le souffle. Plus sérieusement : bravo au pilote, il s’est posé vite fait sur un mouchoir de poche

Un seul regret, j’ai pas posé de mine comme je me plaisais à le faire il y a 10 ans. A se demander si cela ne m’est pas venu parce que je n’y ai pas pensé (personne n’en a parlé) ou parce que, hum hum, je n’ai vraiment plus les jambes pour….

Bah… l’essentiel n’était pas là.

Des copains, du vélo, des montées folles et du ciel bleu : en voilà du bonheur !

Chouette weekend pour vous ! Ca me rappelle de bons souvenirs de vacances tous ces cols, c'est vraiment beau là-bas.

Les marmottes de Troumouse faisaient encore dodo ? Vous les auriez sans doute aperçu autrement... elles surveillent la route en été !

pasqup01 écrit:

Dommage le sommet est bouché et frisquet (je vais d’ailleurs m’y enrhumer et vivre les nuits suivantes en mode mono-narine )

D'ailleurs, je dois te remercier pour les 2 nuits que je viens de passer...
Mode mono-narine et hydrocéphale pour ma part.

lebad écrit:

Les marmottes de Troumouse faisaient encore dodo ? Vous les auriez sans doute aperçu autrement... elles surveillent la route en été !

On les a entendues qui donnaient l'alerte au passage d'un rapace ; ceux qui ont grimpé le col de Tentes en ont pris en photo.
Le plus impressionnant, c'est la quantité de vautours aperçus dans le Soulor (+ 1 gypaète dans les Bordères). Et un poney berger d'Anatolie dans le Tourmalet, le patou n'est plus prophète en son pays.

pasqup01 écrit:

Jour 3 : mon heure de gloire est venue. En effet, il y a donc eu trois grimpettes au menu : Bordères - Soulor et Spandelles. Et, magie de Strava et hasard des segments, sans doute parce que je trainassais au pied de la première montée (ou peut-être une pause pipi de cinquantenaire juste avant le début du segment) puis que j’ai su accompagner les premiers jusqu’à la bascule, me voilà avec le meilleur temps du club sur cette ascension (en tout cas un segment qui la reprend avec le pied). Inutile de vous dire que tout le monde m’aura entendu le lui dire au moins 10 fois. Tout comme je risque d’en parler durant mes 50 prochains posts sur ce fofo

Au fait, je me suis arrêté pisser au pied de Spandelles, peux-tu me confirmer que j'ai le KOM du club ? (ça doit être réservé Premium cette fonctionnalité, ou alors je sais pas où ça se trouve)
Parce que si c'est le cas, il faut que je m'arrange pour qu'on s'en souvienne dans 10 ans.

stam écrit:

pasqup01 écrit:

Dommage le sommet est bouché et frisquet (je vais d’ailleurs m’y enrhumer et vivre les nuits suivantes en mode mono-narine )

D'ailleurs, je dois te remercier pour les 2 nuits que je viens de passer...
Mode mono-narine et hydrocéphale pour ma part.

Le souci est que je continue à être KO... mardi soir j'ai quitté le job tôt tant je me sentais fébrile. A peine rentré, je me suis couché (vers 17h30) et quand j'ai ré-ouvert les yeux, il était 20h30... J'ai eu le courage de me lever manger + lavage des dents et j'ai fait ma nuit... je me sens toujours pas top, nez pris etc... j'ai pas mis un coup de pédale depuis samedi dernier. Si je prends le départ de la Limousine, ça promet !

stam écrit:

Le plus impressionnant, c'est la quantité de vautours aperçus dans le Soulor (+ 1 gypaète dans les Bordères).

Ils t'avaient repéré avant que tu ne te refasses la cerise. Heureusement, ils ne m'auront pas suivi dans Spandelles, sans quoi ils étaient repus...

stam écrit:

Au fait, je me suis arrêté pisser au pied de Spandelles, peux-tu me confirmer que j'ai le KOM du club ? (ça doit être réservé Premium cette fonctionnalité, ou alors je sais pas où ça se trouve)
Parce que si c'est le cas, il faut que je m'arrange pour qu'on s'en souvienne dans 10 ans.

Je te confirme le KOM du BUC et te propose un pacte : nous confirmerons mutuellement la version suivante à nos petits enfants : "on a mis la misère à ces petits jeunes, pas pourris les vieux ! "

EDIT : je t'envoi une capture d'écran Strava par SMS

pasqup01 écrit:

Le souci est que je continue à être KO... mardi soir j'ai quitté le job tôt tant je me sentais fébrile. A peine rentré, je me suis couché (vers 17h30) et quand j'ai ré-ouvert les yeux, il était 20h30... J'ai eu le courage de me lever manger + lavage des dents et j'ai fait ma nuit... je me sens toujours pas top, nez pris etc... j'ai pas mis un coup de pédale depuis samedi dernier. Si je prends le départ de la Limousine, ça promet !

Ca m'a pris mardi soir en rentrant, nuit de fièvre terminée en nage, hier j'étais KO. Nuit suivante sur la pente ascendante, et aujourd'hui j'ai pu re-tourner les pattes sur le vélotaf retour, travail de force max.
Ca vaut vachement le coup d'aller passer 4 jours en montagne pour ne plus pouvoir rien faire pendant les 5 jours suivants !!

Beau WE vélo !

Le plus impressionnant, c'est la quantité de vautours aperçus dans le Soulor.

D'où le nom du triathlon Vautourman :). C'est dans 10 jours et je vais souffrir avec si peu d'entraînement .

Je ne connais pas les parties natation et càp, mais pour le vélo désormais je vois bien !
La chaleur ou la pluie doivent être assez terribles sur un tel parcours, car ce n'est très haut et la descente du Soulor est quand même assez funky...
À défaut de "profiter" de la douleur, admire les paysages !