Luc Leblanc

Les coureurs ont attaqué les Pyrénées, ça nous rappelle un certain Leblanc, en 1994, en haut d\'Hautacam... « Jusqu\'à 6 km du pied de la dernière ascension, j\'étais vraiment mal. Je venais de passer la première partie d\'étape en queue de peloton. Et puis, ça s\'est débloqué à 10 km de l\'arrivée. Pantani a attaqué, les Banesto ont lancé la poursuite et j\'ai tenu le coup pour me retrouver avec Indurain. Nous avons rejoint Pantani à 2 km du sommet. J\'ai placé mon accélération dans la foulée. Miguel m\'a rejoint et je l\'ai emporté au sprint.

Contrairement à ce qu\'on a pu dire à l\'époque, il n\'y a pas eu d\'entente sur la fin. Miguel l\'a d\'ailleurs confirmé dernièrement à la télé espagnole. » - Les Pyrénées, c\'est aussi votre souffrance, deux ans plus tard, du côté de Pampelune... « J\'avais la gastro. Je n\'ai pas arrêté de vomir dans l\'ascension du dernier col qui basculait vers l\'Espagne. Je n\'ai regardé qu\'une seule fois vers le sommet... pour ne pas avoir l\'idée d\'abandonner. Pendant 20 km, je n\'ai surtout pas voulu regarder plus loin que le boyau arrière du dernier du peloton. Beaucoup ont fini par sauter, pas moi. Finalement, je termine cinquième de l\'étape. Le mental y est pour beaucoup. » - Virenque et Leblanc retraités, la France n\'a plus de vrais grimpeurs... « Pas plus que de leaders pour les différents classements ! On se contente pour l\'heure de coureurs passe-partout. Le hic vient de la formation. À mon époque, les jeunes couraient 20 jours dans l\'année ; aujourd\'hui, ils ont 60 jours de compétition dans les pattes jusque chez les juniors. On veut faire de nos espoirs des champions avant l\'heure. Et quand ils arrivent en seniors, ils sont déjà cramés. » - Mais encore... « Ce qui manque aujourd\'hui à certains jeunes, c\'est le travail, l\'acceptation de la souffrance. Si j\'ai fait une belle carrière dans le vélo, ce n\'est pas parce que j\'étais plus doué que les autres, mais parce que je savais simplement me faire mal. Le véritable entraînement, c\'est celui qui se fait tout seul, pas en groupe, avec les copains. » - Que vous réserve l\'avenir ?

« Je suis en train de créer une équipe de niveau continental (le même que celui de Roubaix Lille-Métropole) dont je serai le manager sportif dès septembre, si tout se passe bien. Il y a plein de petits coursiers chez les amateurs français qui valent le coup d\'être repérés et recrutés. Ce sont des gars qui font des études, qui roulent moins que les autres, mais qui font des résultats. On n\'a pas besoin d\'avoir les meilleurs coureurs du monde pour gagner les plus belles courses ! »

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et là je suis

Luc Leblanc sera-t-il enfin à la tête d\'une équipe professionnelle en 2011 ? L\'intéressé y croit : \"Je suis en train de créer une équipe de niveau Continental, dont je serai le manager sportif dès septembre, si tout se passe bien\".
Le Tour sans maillot jaune ne serait plus vraiment le Tour. De la même façon, Luc Leblanc qui n\'annoncerait pas la création d\'une équipe continentale durant le Tour de France ne serait plus vraiment Luc Leblanc.
Source : La Voix des Sports