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Philo : La Compétition sportive est elle forcément malsaine ?
- gillesF78
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"La compétition est le contraire du sport. Le sport, c'est le bonheur de se servir de son corps pour jouer, pour courir, pour développer ses capacités. L'émulation entre les hommes est saine, la compétition, elle, ne l'est jamais."
Extrait d'une conférence en juillet 2004 de Albert Jacquard
D'accord ou pas ?
Vous avez 4 heures !
Région Grenobloise, GillesF78
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- Lafoy
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Le sport est il, un entretien physique, un exécutoire , un manipulateur d opinion et de masse , un instrument politique, une énièmes compétitions entre hommes
Krystau à toi :-)
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- pasqup01
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Allez, my 2 cents !
Pas vraiment d’accord avec Albert Jacquard - en précisant que je ne me suis jamais senti véritablement compétiteur, donc que je ne crois pas défendre « ma » position (à moins de considérer que je suis en compétition avec moi même, ce qui n’est pas dénué de sens par certains aspects…)
J'aurais même dit que la compétition est "naturelle" - "originelle". On l'observe depuis toujours dans la nature entre plantes, animaux... par exemple pour l'occupation d'un territoire, d'une niche nutritionnelle, pour un rôle social (couple alpha...) etc.
Je ne vois pas en cela de soucis spécifique à l’appliquer au sport.
Le sport est au contraire un construit humain imaginé pour l'équilibre « anima sana in corpore sano ». Le sport n'est qu'un des supports possibles - parmi d’autres - à l'introduction de la compétition dans les aspects de nos vies. Il permet à des individus, par la course, de rejoindre l’injonction primitive de la compétition dans un cadre socialement acceptable par les règles (à respecter) qui y prévalent.
Une fois encore, la compétition est un élément naturel et présent partout (vie pro, vie perso etc.) et l’ôter du sport ne le fera en rien disparaître de la planète. Sinon il aurait fallu expliquer à (feu) M. Jacquard que ses brillants étudiants doivent arrêter le guronsan en période d’examen et que j’espère qu’il n’a jamais recruté de doctorat / post-doc / chercheur dans son labo sur la base de leurs classements (impact factor)
Au final, je dirais que la compétition sportive est donc au contraire un moyen de canaliser des instincts naturels interpersonnels. Tout comme la politique a été inventé pour substituer la « violence discursive » (les débats) à la « violence physique » (la guerre) entre des êtres ne partageant pas les mêmes idées (donc en compétition) - et leur permettre pour autant de vivre ensemble
Dès lors, le sport en compétition vaut ce qu’on en fait. Il n’est rien d'autre qu'un concept, ne pense pas, et ce sont les acteurs qui en font qqchose de bien (émulation) ou de mal (dopage, triche...). En ce sens, ne dit-on pas d’ailleurs que ce n’est pas la difficulté du parcours mais que ce sont les coureurs qui font la course…
"poi Dio creò la bicicletta perché l'uomo ne facesse strumento di fatica e di esaltazione nell'arduo itinerario della vita", Madonna Del Ghisallo
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- albator83
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Dans la mesure où la compétition existe partout dans la nature, depuis des millions d'années (ex : sélection naturelle)... ce n'est absolument pas le propre de l'homme. A moins qu'on ne restreigne la question à la compétition sportive.
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- Christoph3
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La "loi du plus fort" ?J'aurais même dit que la compétition est "naturelle" - "originelle". On l'observe depuis toujours dans la nature entre plantes, animaux... par exemple pour l'occupation d'un territoire, d'une niche nutritionnelle, pour un rôle social (couple alpha...) etc.
Un bon truc pour faire accepter le capitalisme débridé alors que les exemples de coopération dans la nature sont légion.
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- Fredhamster
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- gillesF78
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Personnellement, je suis presque d'accord avec Albert Jacquard.
1) Concernant la dernière partie "La compétition, elle, n'est jamais saine."
Je ne suis pas d'accord avec l'adverbe "jamais". Je pense qu'il y a des formes saines de compétition :
- les bulletins de notes : les élèves travaillent pour avoir de bonnes notes, et ils travaillent exprès pour préparer un contrôle. Ils sont explicitement ou tacitement "classés" et valorisés ce qui forme une certaine compétition pour finir "bien classé". L'évaluation est aussi importante pour alimenter l'estime de soi (concept développé par le psychiatre Christophe André)
- les sorties club chez les cyclistes : le plaisir de faire les sprints pancarte ou les montées à bloc.
etc etc
Les compétitions sportives deviennent malsaines lorsque les moyens utilisés pour gagner sont regrettables :
- délaissement du devoir d'équité : dopage, triche
- délaissement d'autres devoirs (responsabilités familiales, formation scolaire ou universitaire, responsabilités professionnelles).
- délaissement du devoir de respect de la santé des adversaires : violence physique
Les objectifs de réussite dans le sport sont en compétition avec les objectifs de réussite dans d'autres domaines.
La compétition sportive devient malsaine lorsque la réussite dans le sport devient plus importante que la réussite dans les "devoirs".
2) D'autre part, je ne suis pas non plus d'accord avec la première partie qui peut se résumer dans l'affirmation : "Le sport est toujours sain."
Voici un contre exemple :
Le mec qui pour faire le tour du monde en voilier ("se servir de son corps pour développer ses capacités") :
- abandonne femme et enfants,
- détourne de l'argent public pour financer son voyage,
pratique son sport de manière malsaine, je pense...
(Même s'il ne le fait pas dans le cadre d'une compétition et qu'il n'est pas chronométré...)
Région Grenobloise, GillesF78
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- pasqup01
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La "loi du plus fort" ?J'aurais même dit que la compétition est "naturelle" - "originelle". On l'observe depuis toujours dans la nature entre plantes, animaux... par exemple pour l'occupation d'un territoire, d'une niche nutritionnelle, pour un rôle social (couple alpha...) etc.
Un bon truc pour faire accepter le capitalisme débridé alors que les exemples de coopération dans la nature sont légion.
Mon propos était de réagir - de contrebalancer - le propos de Jacquard, pas de faire une synthèse de tous les cas
Après, je ne vois pas en quoi la présence de compétition exclurait, par ailleurs, des cas de coopération (et vice versa).
NB et accessoirement je ne vois pas (du tout) le rapport avec le capitalisme débridé ... mais bon, pô grave
On est plus dans une histoire de concurrence ou de survie quand-même pour les animaux et les plantes, c'est limite de l’anthropomorphisme d'y voir de la compétition.
Avant de faire le lien, moi qui n'y connais rien, j'avais un peu regardé si le terme est usité en l'état en biologie. Et même Wiki le dit !
fr.wikipedia.org/wiki/Compétition_(biologie)
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- albator83
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J'aurai toujours du mal avec ce genre de citation/vision extrêmement tranchée et manichéenne... qui ne colle absolument pas au monde actuel (et depuis la nuit des temps).
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- pasqup01
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Compétition et coopération n'ont de toute manière pas attendu l'émergence de l'Homme pour coexister dans la Nature.
J'aurai toujours du mal avec ce genre de citation/vision extrêmement tranchée et manichéenne... qui ne colle absolument pas au monde actuel (et depuis la nuit des temps).
C'est ça
Entre ces extrêmes (compétition, coopération, évitement), on parle d'ailleurs de "coopétition"
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- Fredhamster
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Avant de faire le lien, moi qui n'y connais rien, j'avais un peu regardé si le terme est usité en l'état en biologie. Et même Wiki le dit !
fr.wikipedia.org/wiki/Compétition_(biologie)
Ah oui, effectivement, ils parlent de compétition. D'ailleurs ça rentre dans la définition du Larousse :
www.larousse.fr/dictionnaires/francais/comp%C3%A9tition/17653
1. Action de chercher à obtenir en même temps que d'autres le même titre, la même charge ou dignité, la même fonction, etc. : La compétition électorale.
Synonymes :
concurrence - rivalité
2. Action de participer à un championnat, à une coupe, à un tournoi : Faire de la compétition automobile.
3. Épreuve sportive mettant aux prises plusieurs équipes ou concurrents : Participer à une compétition de natation.
Synonymes :
challenge - championnat - combat - concours - critérium - lutte - match - partie - poule - rencontre
4. Concurrence entre des organismes, des populations ou des espèces pour l'utilisation d'une ressource, la recherche de la nourriture ou l'appropriation d'un habitat.
Je m'en étais arrêté aux trois premières
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- PEB
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J'ai souvent partagé les analyses d'Albert Jacquart avec qui j'avais eu le plaisir de dîner lors d'une conf où nous étions tout deux invités, il y a bien longtemps (je sais, tout le monde s'en fout, mais un vieux ça radote ses souvenirs, c'est même à ça qu'on le reconnaît -pour paraphraser Audiart-).
Pour le coup, je ne suis pas d'accord. Déjà, le terme compétition est vague. Dans son acception large, c'est la base de la sélection naturelle. Toutes les espèces vivantes sont en concurrence -en fait, c'est de la coopétition : on est à la fois concurrent et dépendant de l'autre-. De même, dans une course cycliste, on a besoin des autres pour concourir, se dépasser, collaborer, etc. C'est donc aussi une forme de sociabilisation. Bien sûr, la compétition sportive peut aussi être conçu comme un moyen symbolique de se faire la guerre. Mais dans ce cas, je trouve que c'est une manière de canaliser l'esprit primaire belliqueux, résultant du processus de sélection naturelle chez l'homme, largement moins violente que la confrontation physique brutale. Bien évidement, on peut observer, au sein des compétitions sportives, de multiples comportements "déviants"/"condamnables" (la triche sous toutes ses formes, la violence, la remise en cause de l'intégrité physique, etc.). Mais la compétition n'est que le lieu où se manifeste le comportement transgressif (celui qui a des valeurs de probité ne trichera pas dans une compétition sportive et, inversement, celui qui est violent pourra parfaitement manifester son agressivité en dehors de toute compétition). Tout les comportement sociaux peuvent se retrouver dans une compétition, comme dans la vie en générale. Peut-être simplement, sont-ils exacerbés? Avec un collègue, nous partagions le même postulat selon lequel le comportement d'un cycliste dans un peloton est révélateur de ce qu'est "véritablement" l'individu dans la "vraie vie".
Bon ce n'est que mon avis, à l'instant "t", donc rien de "définitif" là dedans 😉
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- stam
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Compétition, c'est en sport l'idée de progresser vers un même but et de chercher à l'atteindre en premier.
En biologie, c'est plutôt de la concurrence, dans le sens où les organismes ne recherchent pas un même but (ce qui supposerait qu'ils "sachent" que l'autre veut aussi l'atteindre), mais souhaitent accéder aux mêmes moyens de se développer / survivre.
On pourrait supposer qu'il y a compétition entre 2 poules qui se chicanent pour le même ver de terre, mais non : manger un ver de terre n'est pas un but pour elles, c'est un moyen de subsistance. Cette concurrence n'est pas malsaine, elle répond à l'objectif individuel et non partagé de survivre. Je n'ai jamais vu une poule triste d'avoir survécu et pas sa copine, ni heureuse ou fière d'avoir survécu là où d'autres sont mortes. J'en ai vu des rancunières face à celle qui avait eu accès au délicieux petit crapaud, le temps de l'oublier (10 secondes), mais jamais d'attribution de trophée ni même de supériorité hiérarchique liée à un "succès" dans une course vers une ressource [edit: c'est même plutôt l'inverse, c'est la supériorité hiérarchique qui détermine l'accès à la ressource et pas le résultat de la "compétition" qui détermine les rangs sociaux ; en cela, l'annulation du but français sur intervention du frère de l'émir lors de France-Koweït en 1982 est une preuve irréfutable de ce que ce type avait le cerveau d'une poule]. Je ne sais pas si dans d'autres organisations sociales végétales ou animales, plus complexes, on a des exemples de rivalités qui s'expriment pour des objectifs "en soi" et non comme moyens d'une autre finalité. Peut-être chez les primates où le jeu peut être dénué d'autre objectif apparent, et où il y a éventuellement une reconnaissance du vainqueur ?
Partant de là, en postulant que l'idée de compétition suppose qu'on identifie un objectif identique - qui n'est pas un moyen en vue d'une autre finalité, mais bien un objectif en soi - et qu'on assume de vouloir atteindre ce but avant les autres, est-ce forcément malsain ?
Oui, à mon sens, si cette compétition vient se substituer à des conflits sociaux et qu'il y a confusion entre l'objectif à atteindre (franchir la ligne en premier), et l'ambition d'en tirer un avantage. Alors, la compétition n'en est plus une, mais une concurrence (pour une prime de victoire, pour un statut social...).
En gros, tant que la gratification s'arrête à dire "bravo, c'est gagné", je ne trouve pas ça malsain. Dès qu'il y a la bise à la miss et un jambon, on est sur la pente glissante. Mais est-ce problématique que ce soit "malsain" ? N'est-ce pas regarder le monde avec des lunettes de morale judéo-chrétienne ?
Sinon, j'ai retrouvé quelques infos sur ce Jacquard, et apparemment il était conducteur à la RATP. Il a dit :
Le métro rend service aux gens qu'il transporte mais il rend encore plus service aux gens qu'il ne transporte pas.
C'est aussi vrai pour le vélo, et en cela je le remercie de plaider pour tous les moyens de transports alternatifs, qui contribuent à désengorger les bouchons et qui en sont fort peu remerciés par les automobilistes.
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- stam
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