4. Petite réflexion sur le cardiofréquencemètre
Le cardio est d'une aide précieuse pour se connaître soi-même. Le comportement du cœur est aussi mystérieux que celui d'une femme.
Parfois grâce au cardio tu peux analyser, comparer ou détecter des signaux que t’envoie l’organisme que tes sens ne pourront pas discerner. Par exemple une surcharge d’entraînement et c’est plus sournois qu’il n’y parait.
Je peux te donner quelques pistes comment utiliser intelligemment ton cardio :
- Le niveau des seuils n’est pas identique d’un jour sur l’autre. Il y a tellement de paramètres qui interviennent : récup., forme du jour, sommeil, fatigue, température, etc … Avec l’expérience, dès l’échauffement je sais où vont être mes seuils. Donc ne pas suivre aveuglément ses seuils théoriques.
- Le cardio est quand même très utile pour voir la progression : à vitesse égale dans une montée tes pulses baisses. La dynamique de ton cœur lors d'un sprint (vitesse pour atteindre le pic), la vitesse de récupération de ton cœur après effort, ces comportements sont très utiles pour connaître ton indice de forme.
- La fréquence au repos, la Fc max. que tu es capable d’atteindre. Le test de Ruffier etc. sont d’autant de mesures que tu ne peux pas faire sans cardio.
- Tes pulses ne montent plus, attention la surcharge d’entraînement te guette alors lève le pied quelques jours, ou alors tu te diéselises c’est le moment de penser aux intensités, fractionnés etc ...
- Comparer le comportement de ton cœur sur plusieurs courses, d’une année sur l’autre est très utile et donne des pistes sur les points à travailler.
- Si tu fais une sortie de récupération, si tu as la forme il est très difficile de rester à un niveau de FC très bas en suivant que tes sensations.
Par exemple je reprends mon VTT laissé au placard depuis 2 mois. Entre temps je pratique le HT et surtout le ski alpinisme (excellent pour le moteur, VO2MAX etc ..). Impossible de faire monter mes pulses alors qu’en ski pas de problème. J’ai pris une côte que je connais bien et force est de constater que je manque de puissance (déficit de 30/40 watts je pense). Arrivé en haut de la côte, 10 pulses de moins que lors de mon pic de forme. Donc conclusion le moteur est bon mais les jambes sont faibles.
etc. …
Voilà quelques pistes. Après l’entraînement n’est pas une science exacte. Tu sais, même les élites ont les mêmes interrogations que nous. Donc année après année, chaque athlète doit trouver sa propre recette qui l’amène à tirer la quintessence de son propre potentiel. Nous ne sommes pas tous égaux, dame nature est bien injuste. Mais le plus important c’est d’aller au bout de soi-même et étant certain d’avoir exploité au mieux sa propre connaissance de soi.
Je suis persuadé que l’entraînement aux sensations à 100%, de même que de suivre son cardio à 100% sont des erreurs.