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Tour de France 2014
- jfd_
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Possible que les valeurs aient dérangé du monde car cela leur avait fait une bonne pub
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- CrossClimber
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- lpikachu58
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Le groupe Pinot au niveau de la 35° place au scratch au niveau de Jeff Bernard et Olano 94
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- jbmorin
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Voici le scratch Hautacam de la grande époque
A suivre sur twitter ce Ross Tucker, toujours dans la controverse (parfois à l'excès en frolant la mauvaise foi ou en la dépassant) mais toujours très instructif !!
A la fois ces temps rassurent quant aux perfs actuelles, à la fois ça rend les perfs de l'époque encore plus
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- jfd_
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Je ne sais pas.c'est pas l'UCI qui a interdit ça ? (j'ai ce vague souvenir mais je me plante pe)
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- albator83
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- jbmorin
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- Zeo
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Après c'est sur que la montée de cette année est plus humaine. Pas de doute la dessus.
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- Fredhamster
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A priori Nibali 36'44" dans hautcam (d'après le strava de Ten Dam). Ca le met tout juste dans le top 20 de la montée au niveau d'Ugrumov et Tonkov 94.
Le groupe Pinot au niveau de la 35° place au scratch au niveau de Jeff Bernard et Olano 94
37'30 pour Nibali en fait, après avoir attaqué tôt dans la montée et 38'40 pour les suivants.
C'est clair que Nibali n'aurait jamais fait le poids face aux grosses machines des années précédentes.
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- skippy
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www.chronoswatts.com/watts/23/PlaAdet1993
www.chronoswatts.com/watts/25/
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- jbmorin
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twitter.com/GregoireMillet1
www.facebook.com/gregoire.millet.3?fref=nf
Gregoire Millet
il y a environ une heure
Année après année, au moment du Tdf, les mêmes sornettes sur l'analyse physiologique de la performance en cyclisme.. Pour rappel, quelques éléments écrits en 2013..
Lutte anti-dopage : peut-on évaluer la performance cycliste à partir de la puissance estimée lors des ascensions ?
Le débat actuel sur l’état du dopage dans le cyclisme professionnel (En recul ou pas par rapport aux années EPO 1992-200?) est alimenté par les valeurs de puissance mécanique externe rapportées dans la presse. Ces données de puissance sont parfois présentées comme étant le reflet exact de la performance en cyclisme et donc susceptible de renseigner sur l’évolution de celles-ci ou de classifier les coureurs (dopage « avéré » à 410 W; dopage « miraculeux » à 430 W ; dopage « mutant » à 450 W ; Antoine Vayer – La Preuve par 21 ; AlternatiV Edition) - alors que d’autres questionnent la précision et la validité de celles-ci (Dave Brailsford- Manager de léquipe Sky : There is so much pseudo science out there right now).
Ce débat n’est pas nouveau puisque déjà en 2009, suite à l’ascension sur Verbier par Alberto Contador lors de la 15ème étape Pontarlier-Verbier (longue de 207.5 km), Antoine Vayer signait une chronique dans Libération « Des robots distancés par des extraterrestres » dans laquelle il avance que «… Contador a escaladé Verbier en 20’55’’, à 24,38 kilomètre/heure de moyenne depuis le Châble sur 8,5 kilomètres à 7,6 % de dénivelé moyen. Soit 490 watts en puissance étalon… Côté physio, on est gâté. Pour Contador : avec un effort de vingt minutes à 90 % de VO2max, son poids de 62 kilos, sa puissance maximale aérobie serait de 493 watts, ce qui donne une consommation d’oxygène de 6,17 litres/minutes : 99,5 ml/min/kg !... ». Ensuite dans un article du journal Le Monde du 23 juillet « Alberto, prouve-moi qu'on peut croire en toi » qui sera très largement repris dans les média anglo-saxons, Greg Lemond reprenait ces valeurs de puissance et de VO2max .
Force est de constater que l’estimation de la puissance est donc récemment devenue un enjeu important pour les acteurs du cyclisme. Plusieurs observateurs calculent les puissances en se basant sur les vitesses observées lors des montées de cols. Or la précision de l’estimation de la puissance par des méthodes indirectes, sur la base d’images télévisées ou des chronos en côte comme le font le tandem Portoleau-Vayer, n’a jamais été définie.
1. Comment est calculée la puissance mécanique externe par Portoleau-Vayer?
Il s’agit d’une puissance estimée d’après un modèle biomécanique assez simple publié en 1979 par Pietro Di Prampero. Le détail des calculs est fourni dans le livre de Vayer et Portoleau « Pouvez-vous gagner le tour » (édition Polar, 2002).
Les valeurs de puissance sont exprimées en Watt et correspondent aux valeurs de puissance mécanique externe ; c’est- à -dire la puissance permettant de faire face aux résistances qui s’opposent à un cycliste pour mouvoir son centre de masse. Elle ne prend pas en compte le travail interne ; c’est- à -dire celui permettant de mouvoir ses segments autour du centre de masse et est donc indépendant de la fréquence de pédalage.
Le calcul prend en compte les trois types de résistances auxquelles est confronté un cycliste : les résistances aérodynamiques (Ra), les résistances de roulement (Rr) et la résistance liée à la gravité lorsque le cycliste est en côte et doit transporter sa masse vers le haut (Rg). A ceci s’ajoute un coefficient global correspondant aux pertes d’énergie entre les pédales et la roue arrière ; donc - pour l’essentiel - liées à la chaine et au moyeu (Portoleau nomme cette variable le « rendement du vélo »).
Ce modèle nécessite de connaitre – ou d’estimer – les variables suivantes :
Pour Ra : Masse du coureur et de son équipement ; Vitesse du coureur (distance et temps) ; SCx de l’ensemble coureur+vélo ; Densité (masse volumique) de l’air.
Pour Rr : Masse du coureur et de son équipement ; Coefficient de roulement
Pour Rg : Masse du coureur et de son équipement ; Pente (distance et dénivelé)
Le « rendement du vélo ».
2. Quelles sont les autres méthodes de calcul ?
D’autre modèles beaucoup plus complexes (Bassett et al. 1999 ; Olds et al. 1995 ; Martin 1998) ont été proposés pour modéliser et prédire la performance en cyclisme. Sans rentrer dans le détail, Olds intègre par exemple dans son modèle de nombreuses variables qui ne sont pas prises en compte dans les calculs de Portoleau; telles que la vitesse et la direction du vent ou encore la distance séparant les coureurs entre eux. Malgré l’exhaustivité du modèle, la prédiction de performance reste entachée d’erreurs. Ainsi la différence entre la performance mesurée sur 26 km légèrement vallonnés et celle prédite par le modèle de Olds était de 3.9% ; preuve s’il en est que modéliser la performance en cyclisme est loin d’être aisé.
D’autres facteurs intégrés par Olds (e.g. la pression barométrique, l’humidité relative et la température ambiante) ne sont pris en compte que globalement par Portoleau via la masse volumique de l’air.
3. Quelle est l’erreur estimée de tels calculs ?
Concrètement, les variables ayant l’incertitude la plus réduite (et donc susceptible d’induire les erreurs de calcul les plus faibles) sont celles qui sont mesurées et non estimées.
Dans la méthode indirecte utilisée par Portoleau, la mesure du temps d’ascension s’effectue essentiellement à partir des images TV alors que les distances et dénivelés proviennent de différentes sources (carte d’état-major ; pointage à la TV…). Parmi les variables nécessaires au calcul, seules la distance, les altitudes de début et fin d’ascension et la durée sont donc mesurées.
La masse étant la variable qui – de très loin – détermine la puissance en côte, il est essentiel de la connaitre avec exactitude. Or nous ne connaissons que la masse mesurée lors de la visite médicale d’avant-Tour et l’ensemble des calculs s’appuie sur cette masse. La variation de la masse d’un coureur donné après deux semaines de course peut être relativement importante et souvent inconnue des observateurs extérieurs. Il convient d’y ajouter pour les ascensions en fin d’étape de la diminution possible après 200 km de course (déshydratation ; stock glycogénique). De même la masse de l’équipement (vélo, vêtements, casque, chaussures, bidons…) peut varier énormément d’un coureur et/ou d’un jour à l’autre.
Afin de s’affranchir de ces incertitudes, Portoleau utilise une méthode judicieuse à nos yeux: calculer la puissance non pas individuelle d’un coureur mais celle d’un coureur-étalon (dont la masse totale - vélo inclus - est de 78 kg). L’utilisation de ce coureur-étalon est critiquée, raillée et sources de confusion (Ainsi certains média reprennent parfois cette valeur-étalon comme la puissance réelle moyenne d’un coureur donné). Or, à défaut de connaitre la masse exacte du coureur/vélo à a l’arrivée, passer par une puissance-étalon minimise les erreurs et permet certaines applications.
Toutes les autres variables sont estimées avec une précision inconnue. L’incertitude la plus importante provient dès lors des résistances aérodynamiques. Le SCx est approximé, le changement de position (assis ; danseuse) n’est pas pris en compte. Plus déterminant, l’effet du vent est très empiriquement apprécié. Or même sur de fortes pentes, l’influence positive ou négative du vent sur les erreurs de calcul est considérable. De plus, aux vitesses importantes des professionnels (> 25 km.h dans certains cols), l’effet du drafting est lui aussi non-négligeable mais n’est pas pris en compte.
Il y a donc beaucoup d’incertitudes pour estimer une puissance mécanique à partir d’une vitesse ascensionnelle en cyclisme. Faut-il pour autant jeter la méthode de Portoleau-Vayer aux oubliettes comme certains semblent le souhaiter un peu fort ? Nous proposons au contraire d’en préciser l’incertitude puis de travailler pour chercher à réduire celle-ci au maximum. En statistiques, lorsqu'on cherche à estimer la valeur d'un paramètre, on parle d'intervalle de confiance. Par exemple, un intervalle de confiance à 95% à une probabilité égale à 95% de contenir la valeur du paramètre que l'on cherche à estimer (ou à un risque de 5% que la valeur ne soit pas dans l’intervalle). En présentant pour l'estimation non pas une valeur unique (ce que fait Vayer) mais un encadrement (l’intervalle de confiance), on quantifie l'incertitude sur la valeur estimée. Plus l'intervalle de confiance est de taille petite, plus l'incertitude sur la valeur estimée est petite.
Pour peu que l’incertitude des différentes variables composant les équations soit connue, des solutions concrètes pourront être mises en place pour la réduire.
Dans une étude non publiée mais présentée dans un congrès national (Portoleau et al. 2003), nous avons comparé les valeurs de puissance estimée et de puissance mesurée (avec SRM) dans différentes conditions de pente (entre 4 et 11%), de vent, de groupe… L’erreur moyenne était minime (moins de 1%). Par contre, l’intervalle de confiance était de (-10.4% ; +8,5%) pour l’ensemble des conditions mais diminuait à (-6.1% ; +6.6%) pour les conditions avec un vent faible. En d’autres termes, annoncer une valeur de 446 W pour Chris Froome lors de l’ascension vers Ax 3 Domaines devrait s’accompagner - dans l’hypothèse la plus favorable avec un vent faible - de l’intervalle suivant (419 – 475 W).
De plus, annoncer 446 W pour Froome est davantage entaché d’imprécisions étant donné l’incertitude sur sa masse réelle. Même si on sait que l’apport nutritionnel quotidien est généralement suffisant pour couvrir la dépense énergétique (4-6000 Kcal/Jour) pour les coureurs du Tour de France (Saris et al. 1989) et donc qu’une forte fluctuation de la masse d’un jour à l’autre est peu probable, en cours d’étape, des baisses importantes de la masse corporelle ont été rapportées sous l’effet de la déshydratation (de 2.1 à 4.5 kg soit ~3-6%, Atkinson et al. 2003 ; entre 1.2 et 3.5%, Ebert et al. 2007). Aussi, en prenant une hypothèse très conservatrice de la possibilité d’une diminution de masse corporelle de 3% (soit 2 kg pour Froome, 69 kg), nous obtenons au lieu de la valeur définitive de 440 W annoncée, une valeur pouvant se situer dans l’intervalle entre 406 et 475 W ; ce qui change sensiblement les perspectives, n’est-ce pas ?
4. Est-ce utile de calculer des puissances moyennes lors des ascensions en cyclisme ?
Malgré les limites de cette méthode indirecte, elle présente un intérêt indéniable. Appliquée à un nombre suffisamment important de coureurs et d’ascensions, elle permet de présenter des tendances générales et en ce sens est appropriée pour comparer les valeurs moyennes de différentes courses à étape ou les différentes éditions de la même compétition. Par contre, nous pensons que les incertitudes sont trop importantes pour cibler un cas individuel, fusse-t-il Armstrong, Contador ou Froome. Et c’est une des grandes faiblesses d’Antoine Vayer que de chercher à le faire malgré tout et sans jamais préciser l’incertitude de ses résultats. Dans ce sens, on peut effectivement qualifier cette méthode de Pseudo-Scientifique.
Ces interrogations quant à la fiabilité de cette mesure indirecte de détermination de la puissance mécanique s’inscrivent dans un débat plus large sur le bien-fondé ou non d’intégrer des paramètres physiologiques ou le suivi des performances parmi les outils de la lutte antidopage. Celle-ci est face à un changement de paradigme: le suivi analytique purement biochimique laisse place au passeport biologique basé sur une approche davantage probabiliste. Les spécialistes (Schumacher, 2009) pensent que l’efficacité et le rapport coûts/bénéfices de l’ingénierie anti-dopage peuvent être encore améliorés en ciblant de plus en plus précisément les athlètes suspects et en améliorant le timing des tests (d’où le système whereabout qui fait tant jaser, en particulier les footballeurs). Dans cette perspective, le suivi longitudinal ou le ciblage des performances (performance profiling) pourrait être un plus. La preuve du dopage ne peut être faite par la performance seule (sinon que penser de Beamon à Mexico ?) mais le suivi des performances serait un indicateur parmi d’autres d’irrégularités potentielles et permettrait de rendre le testing plus intelligent. C’est ce que tente de faire Frédéric Grappe, entraineur de la FdJ.com qui a développé un modèle (Profil de Puissance Record ; Pinot et Grappe, 2011) similaire à celui proposé en athlétisme par François Péronnet sur la base des records du Monde (Péronnet et Thibault, 1989).
En cyclisme, ceci doit s’accompagner en paralléle d’une réduction de l’incertitude sur les puissances estimées pour se rapprocher des intervalles de confiance (-2% ; +2%) des outils permettant la mesure directe avec des powermeter comme le SRM. Cette fourchette est considérée comme acceptable étant donné la variabilité biologique (e.g. les fluctuations liées aux rythmes biologiques) et méthodologiques (les erreurs de protocole, de calibration …) (Pour plus de détails, Cf. Hopkins 2000).
5. Comment réduire la fourchette ou l’on est certain que la valeur de puissance estimée est correcte ?
1. L’intégration de la force et de la direction du vent dans les calculs permettrait vraisemblablement de réduire significativement l’intervalle de confiance pour les puissances-étalon (qui permet - rappelons le - de s’affranchir des erreurs liées aux variations de masse mais ne permet pas de connaitre la puissance moyenne réelle d’un coureur donné). Par exemple, en outillant les véhicules suiveurs afin de permettre l’enregistrement en direct de la force et de la direction du vent, nous pourrions prendre en compte les changements de direction (virages) et les bourrasques de vents. Je ne connais pas la faisabilité technique (anémomètre + GPS) de tels dispositifs.
2. Pour améliorer l’estimation individuelle de la puissance développée, la mesure de la masse cycliste/vélo lors des arrivées au sommet est nécessaire. Technologiquement, des solutions pour mesurer des charges roulantes pourraient être intégrées sur l’aire d’arrivée.
6. Peut-on estimer la consommation maximale d’oxygène par cette méthode indirecte ?
Une question corolaire est la faisabilité/précision du calcul possible d’une variable physiologique maximale (VO2max) à partir d’une variable mécanique moyennée sur une durée relativement longue (soit 446 W pendant 21 min si nous nous en tenons à la valeur annoncée par Vayer ; ou entre 406 et 475 W si nous prenons en compte l’incertitude comme décrit plus haut). Ce point est important car c’est bien sur la base de valeurs de VO2max estimées qui seraient supra-physiologiques (« mutantes ») que peut s’instruire le procès du dopage.
7. Comment est calculée la puissance maximale aérobie ?
Tout d’abord, il convient de calculer la puissance mécanique maximale aérobie (la PMA ; celle qui correspond à VO2max et dont on sait que l’on ne peut la soutenir qu’entre 4 et 6 minutes (Billat et al. 1996).
Plusieurs assomptions sont nécessaires. Il faut déterminer le pourcentage de VO2max soutenu (plus la durée d’exercice est importante et plus le % diminue). Or, il y a une grande variabilité dans ce %de PMA que l’on peut soutenir et ce même entre sportifs de haut-niveau. Dit autrement, le temps-limite que l’on peut soutenir à 90% de VO2max peut aller du simple à plus du triple selon les sujets (7 à 25 minutes)(Billat et al. 1995 ; Morton et Billat 2000). Ce temps-limite à une intensité sous-maximale est relativement indépendant de la puissance aérobie et déterminé principalement par l’endurance du sujet et sa capacité anaérobie.
Donc il est très difficile de savoir à quelle fraction de sa PMA se situait Froome à Ax 3 Domaines!! Cette valeur pourrait être entre 85 et 92% de sa PMA soit une fourchette possible de PMA entre 441 et 558 W.
Pour traduire une puissance mécanique en une puissance métabolique, il convient de connaitre le rendement du cycliste; c’est- à -dire le rapport entre l’énergie mécanique produite par le sujet et l’énergie métabolique totale consommée. La littérature rapporte des rendements bruts se situant entre 19 et 25%. Par exemple Armstrong a eu un rendement entre 21.2 et 23.0% entre 1992 et 1999 (Coyle, 2005). Indurain avait un rendement brut de ~25% (Padilla et al. 2000). Il a été rapporté une relation négative entre rendement et VO2max chez les cyclistes professionnels. Ainsi les coureurs ayant les VO2max les plus faibles « compenseraient » en ayant un rendement supérieur (Lucia et al. 2002). Aussi, la fourchette possible de rendement pour des cyclistes professionnels se situe vraisemblablement entre 20 et 25%.
Pour traduire ensuite cette puissance métabolique en litres d’oxygène, il suffit de d’apprécier quels sont les substrats oxydés et de connaitre la quantité d’énergie fournie lors de l’oxydation de ceux-ci par litre d’oxygène consommé. Sur cette variable, l’incertitude est faible. A l’intensité qui était celle de Contador en direction de Verbier, la quasi-totalité de l’énergie provenait de l’oxydation du glycogène et du glucose qui fournit 5 kcal par litre d’oxygène.
8. Quelle est l’erreur estimée de tels calculs ?
En appliquant un rendement de 20 à 25% à notre fourchette de PMA comprise entre 441 et 558 W et avec un coefficient thermique moyen de 5 kcal.L d’O2, la fourchette des VO2max possibles de Froome se situe entre ~73 et ~116 ml/min/kg.
Mais un autre facteur important inconnu est susceptible de faire croitre encore l’incertitude pourtant déjà énorme : Quelle est la sensibilité individuelle de Froome à l’altitude ? On sait que VO2max commence à diminuer à une altitude très modérée (~ 600 m ; Gore et al. 1997 ; Robergs et al 1998). Donc, même lors d’une ascension entre 760 et 1365 m d’altitude comme celle menant à Ax 3 domaines, l’exercice s’effectue avec un potentiel physique diminué par rapport à celui du niveau de la mer. Or cette diminution de VO2max en altitude est très variable entre les athlètes et être un athlète très entrainé s’accompagne généralement d’une diminution plus importante que pour des sujets non entrainés (Mollard et al. 2007). Il est donc difficile sans test préalable de connaitre exactement la baisse relative de VO2max liée à l’altitude pour Froome. On peut seulement fournir une fourchette entre 3% et 7% (Robergs et al. 1998). Appliquée à la fourchette des VO2max estimées, nous arrivons donc à un intervalle de VO2max possibles au niveau de la mer pour Froome entre 75.5 et ~124.3 ml/min/kg ; C’est-à-dire entre une valeur tout à fait crédible (même plutôt basse pour un athlète de ce calibre ; les sportifs d’endurance élite ayant des valeurs de VO2max pouvant aller jusqu’à 85 ml/min/kg) et une valeur de « Mutant ».
Et il faudrait prendre en compte l’influence de la fatigue, de la fréquence de pédalage, des accélérations successives, de la déshydratation, de la composante glycolytique ... ; bref de tous les facteurs d’influence du rendement et de la performance discutés dans la littérature scientifique…
A partir du cas concret de Froome à Ax 3 Domaines, la démonstration vise à montrer l’extrême difficulté – voire l’impossibilité - de mesurer précisément la puissance mécanique externe et davantage encore d’en extrapoler des valeurs de VO2max. Les incertitudes font qu’à chaque étape du calcul, l’éventail des valeurs s’élargit. Et au final, l’estimation de VO2max à partir d’une vitesse ascensionnelle de plusieurs dizaines de minutes nous amène à des valeurs si différentes que chacun peut leurs faire dire ce qu’il veut.
Pour conclure, l’intégration de la mesure (et non de l’estimation indirecte) de la puissance en cyclisme nous semble une piste intéressante comme méthode de suivi des performances. Elle pourrait à terme être intégrée dans la trousse à outils d’une lutte anti-dopage plus complète, plus intelligente, intégrant toutes les informations disponibles et plus uniquement les paramètres biochimiques. On ajouterait alors au « passeport biologique » un volet « passeport physiologique ». Pour cela, il conviendrait d’imposer aux équipes professionnelles d’utiliser un powermeter en compétition avec la rigueur méthodologique nécessaire pour permettre un screening précis des variations de performance.
La méthode indirecte de la puissance peut être améliorée et les erreurs doivent être clairement quantifiées. C’est à cette condition que les valeurs annoncées par Vayer pourront avoir du sens et être crédibles. Néanmoins, l’imprécision des estimations de puissance rend impossible son utilisation pour diagnostiquer des performances suspicieuses.
Références
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- jfd_
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- albator83
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J'ai au moins compris l'intérêt du coureur-étalon, même si ça n'élimine que l'incertitude sur le poids pendant l'ascension.
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- phil
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- Sfay
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Ouf!Tout à fait... à (re)lire calmement pendant les vacances, ça tombe bien elles viennent de commencer
J'ai au moins compris l'intérêt du coureur-étalon, même si ça n'élimine que l'incertitude sur le poids pendant l'ascension.
Moi aussi je viens de comprendre cette notion de coureur-étalon.
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- skippy
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Comme toujours, excellent Mais ce n'est pas avec ce genre de texte que l'on crée un buzz en matière de communication. En effet, il y a trop de contenu
Sacré Grégoire toujours à fond !
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- skippy
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www.vo2cycling.fr/boite-a-outils/programmes-exce...vo2-watts-developpes
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- skippy
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www.chronoswatts.com/simulateur/1
Concernant l'énergie cinétique de rotation y a déjà eu des écrits dessus mais cela reste négligeable !
L’énergie cinétique totale du cycliste et de son vélo est égale à la somme de toutes leurs énergies cinétiques de tran- slation, de rotation ou mixtes. Ainsi, à une vitesse moyenne (22,5 km/h environ) :
- La translation du couple bicyclette-cycliste représente 97 % de l’énergie cinétique totale.
- Chaque roue ne compte que pour environ 1 %.
- Tout le système de pédalage (membres inférieurs + pédalier + pédales + chaîne + roulettes de dérailleur + cassette de la roue libre + pignons) fournit le 1 % res-
tant, quand le cycliste n’est pas en roue libre...
EX pour les jambes:
Cuisse / axe de flexion-extension de la hanche :
- Longueur de la cuisse : 0,44 m
- Rayon de giration : 0,44 × 0,54 = 0,24 m
- Massedelacuisse:70×0,11=7,7kg
- Moment d’inertie : 7,7 × 0,242 = 0,435 kgm2. Jambe / axe de flexion extension du genou :
- Longueur de la jambe : 0,40 m
- Rayon de giration : 0,40 × 0,528 = 0,21 m
- Masse de la jambe : 3,255 kg
- Moment d’inertie : 0,145 kgm2.
Ivan
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- jbmorin
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Comme toujours, excellent Mais ce n'est pas avec ce genre de texte que l'on crée un buzz en matière de communication. En effet, il y a trop de contenu
c'est tout le probleme, soit tu poses des radars et tu signes des trucs ronflants de 10 lignes dans Le Monde, soit tu fais des analyses longues mais rigoureuses et là....c'est moins buzzy.
un autre qui bosse vraiment bien, il est en ITW dans l'equipe aujourdhui et il sera dans la voiture derriere son frere cet aprem, Julien Pinot dont la these a venir sera un document vraiment interessant
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- Fredhamster
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La planche des belles filles :
Calculé : 370W
Réel: 378W
Erreur: -2.2%
Chamrousse :
Calculé : 379W
Réel: 351W
Erreur: +8% (drafting, vent ?)
Izoard (col de passage en peloton) :
Calculé : 347W
Réel: 328W
Erreur: +5.8%
Risoul :
Calculé : 389W
Réel: 370W
Erreur: +5.1%
Port de Balès :
Calculé : 392W
Réel: 396W
Erreur: -1%
Pla d'Adet :
Calculé : 380W
Réel: 373W
Erreur: +1.9%
Hautacam :
Calculé : 378W
Réel: 369W
Erreur: +2.4%
Sachant que je n'ai pas pris en compte le vent, etc et que l'appareil de ten dam a une précision officielle de +/-2%, je ne pense pas qu'on puisse dire que les méthodes de calculs de puissances sont fantaisistes ;)
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